Ma préférée... voyons voir... Difficile d'en choisir qu'une...
le Chant du fouLe fou a chanté dix-sept fois
Les yeux croisés sur son perchoir
Une vérité au bout des doigts
Une lampe entre les mâchoires
Le fou a chanté dix-sept fois
Puis il est mort de désespoir
Dans un champ de labiales carnivores
Tous les tombeaux se sont ouverts
Pour voir passer le mort vainqueur
L'alcool s'est figé sur ton verre
Ta cigarette tombe sur ton cœur
Et tu cherches une vérité par-delà l'espace
Ouais, tu cherches une vérité par-delà l'espace
Un autre fou sort de son trou
Les yeux recouverts de poussière
De trois siècles passés chez Lucifer
Un autre fou sort de son trou
Et vient respirer la lumière
Qui gerce les murs d'Hangui-Tcheou
Comme un grand coup de cimeterre
Les feuilles tombent des cocas
Et se répandent sur l'Occident
Demain tu verras tous ces petits alchimistes
Pulvériser un continent
Et ta tête tombe de son socle de rêves
Ouais ta tête tombe de son socle de rêves
Critique du chapitre 3 (livre de l'Ecclésiaste)& les roses de l'été
sont souvent aussi noires
que les charmes exhalés
dans nos trous de mémoire
les vaccins de la vie
sur les bleus de nos cœurs
ont la mélancolie
des sols bémols mineurs
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
quelques froides statues
aux pieds des sycomores
rappellent un jamais plus
avec le nom des morts
un oiseau de chagrin
dans le ciel assombri
chante un nouveau matin
sur des ruines en Bosnie
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
je visionne les miroirs
de ces vies déchirées
maintenant que le soir
ne cesse de tomber
& ma colère qui monte
& ma haine accrochée
au dessus de ces tombes
où je n'ose pas cracher
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
d'autres salauds cosmiques
s'enivrent à bételgeuse
dans les chants magnétiques
des putains nébuleuses
l'humain peut disparaître
& son monde avec lui
qu'est-ce que la planète terre
dans l'œil d'un rat maudit
pour un temps d'amour
tant de haine en retour
Ad orgasmum aeternumDans cité X, y a une barmaid
Qui lave mon linge entre deux raids.
Si un jour elle apprend mon tilt
Au bout d'un flipp tourné trop vite,
Je veux pas qu'on lui renvoie mes scores
Ni ma loterie ni mon passeport
Mais je veux qu'on lui rende ses lasers
Avec mes cendres et mes poussières
Et j'aimerais qu'elle tire la chasse d'eau
Pour que mes tripes et mon cerveau,
Enfin redevenus lumière,
Retournent baiser vers la mer.
Je r'viendrai comme un vieux junkie
M'écrouler dans ton alchimie,
Delirium visions chromatiques,
Amour no-limit éthylique.
Je r'viendrai comme un vieux paria
Me déchirer dans ton karma,
Retrouver nos mains androgynes
Dans ta zone couleur benzédrine.
Je r'viendrai fixer ta chaleur
Dans la chambre au ventilateur
Où tes ombres sucent les paumés
Entre deux caisses de S.T.P.
Je r'viendrai te lécher les glandes
Dans la tendresse d'un no man's land
Et te jouer de l'harmonica
Sur un décapsuleur coma.
Je r'viendrai jouir sous ton volcan,
Battre nos cartes avec le vent.
Je r'viendrai taxer ta mémoire
Dans la nuit du dernier espoir.
Je r'viendrai chercher notre enfance
Assassinée par la démence
Et lui coller des lunettes noires
Le blues est au fond du couloir. {2x}
Je reviendrai narguer tes dieux,
Déguisé en voleur de feu
Et crever d'un dernier amour
Le foie bouffé par tes vautours.
De l'amour, de l'art ou du cochon ?Ecoute-moi... écoute moi mon amour... je claquerai connement la tête coincée dans un strapontin...
Ce sera pendant l'été de 1515 sur l'aéroport de Marignane... Je claquerai vraiment connement...
Mais je ressusciterai le troisième jour et ce troisième jour sera l'avant veille de l'attentat de Sarajevo...
Je passerai te chercher et tu me reconnaîtras facilement puisque j'aurai mon éternel chapeau à cran d'arrêt
Et que je porterai à la boutonnière une fleur de tournesol comme celle que tu aimes tant !...
Toi ! tu te jetteras dans mes bras et alors je te dirai
- Souviens-toi ! Souviens-toi, mon amour : J'étais beau comme un passage à
niveau et toi tu étais douce
Douce comme les roubignolles d'un nouveau-né... souviens-toi...
On avait des scolopendres qui dansaient dans nos veines et
Un alligator au fond de la cuisine sur la droite en entrant... Mais si !...
Quand on entrait par la bouche d'incendie, dans ta bouche, il y avait des sirènes
Qui chuchotaient des mots... des mots qu'on avait oublié d'inventer... des mots qu'on avait oublié d'inventer
À cause de notre enfance malheureuse... de notre enfance malheureuse parce qu'on avait mal aux dents...
On avait mal aux dents parce que toujours on nous obligeait à manger des sucres d'orge et qu'on n'aimait pas ça !
Et puis après... Après, quand on se sera bien souvenu... Quand, fatigués de s'être souvenu...
Nos souvenirs ne seront plus que des loques... Alors... Je te prendrai par la taille et
Nous irons nous promener à l'ombre des tilleuls menthe... Tu me souriras... Je te rendrai ton sourire et
Dès lors... Dès lors nous ne saurons plus vraiment si ce que nous ressentons l'un pour l'autre
C'est de l'amour... De l'art... Ou du cochon !